vendredi 9 mai 2008

Ma pneumonie au mois de Mai 2007

Comme je mentionne dans un autre billet, j'ai eu peur de refaire une autre pneumonie cette fin de semaine... comme l'an dernier.

Voici donc l'histoire...

Ma répartitrice m'appel pour me donner un voyage à faire en Pennsylvanie. Elle me spécifie qu'il s'agit d'un voyage en flatbed alors si je suis intéressé je vais charger avec une autre personne, question d'apprendre les rudiments d'arrimages et les fameuses toiles. J'accepte donc avec grande joie, un nouveau défi m'attends! À ce moment précis, je tousse un peu, fin de grippe printannière.

C'était une journée pluvieuse et froide de printemps. J'avais heureusement mon habit de pluie dans le camion et pour une fois il servit. Arrivé chez le client, le chargement pris quelques minutes. Ensuite l'autre chauffeur me montra le principe d'arrimage avec les courroies et vînt les fameuses toiles. Lorsque nous avons fini j'étais complètement détrempé malgré l'imperméable et je grelottais malgré les vêtements chauds. Je retourna au terminal, question de faire le plein de carburant et faxer les papiers aux courtiers. J'arrêta manger au restaurant tout près puis je pris la direction de Lacolle afin de traverser les douanes a Champlain New York. Je commençais à tousser de plus en plus.

Je fît la route jusqu'au client et arriva tard en après-midi. Après avoir décharger, rouler ma (foutu merde de) toile et contacta ma répartitrice qui m'informa que je ne pourrais charger étant donner l'heure tardive. Je toussais de plus en plus et commençait lentement à faire de le fièvre. Je me rendis donc au Flying J de Carlisle en Pennsylvanie, sauta le souper, pris une douche chaude et me coucha très tôt, vers 19hres.

Le réveil fût pénible le lendemain, n'ayant pratiquement voir même pas du tout dormi. J'ai toussé toute la nuit, maux de têtes énormes et une fièvre inquiétante. Ma cueillette était dans le coin de Baltimore au Maryland soit environ 90 minutes au sud-est. Je m'y rendis, péniblement. Je faisais une cueillette de Gyproc et il devait donc être toilé. Ont m'informa cependant que l'expéditeur s'occupait de la pose des toiles, je devais simplement «dépiné» ma remorque dans l'endroit prévu et patienter. Je retourna me coucher pendant l'heure et demi que dura l'opération. Je quitta ensuite Baltimore pour Boucherville, direction terminal. Je remontais par le Delaware, le New Jersey, l'état de New York et finalement le Québec. Je traversa le Delaware Memorial Bridge et rendu dans le New Jersey sur la 95 j'arrêta au premier aire de repos. Je fût stationner environ 2 heures, incapable de faire plus longtemps. Je continua ma route, péniblement et me re-stationna au premier aire de repos dans l'état de New York où je passa la pire nuit que vous pouvez imaginez. Le lendemain je repris la route, traversa Albany et me stationna à Wilton, au nord de Saratoga Springs dans l'état de New York. Pour ceux qui connaisse le coin c'est le Wilton Travel Plaza, fameux truckstop de la sortie 16.

Il était 14 hres le jeudi après-midi. Je reparta le samedi matin, vers 10 hres. Complètement inconscient, entrain de mourrir, non, CREVER dans le fond de mon camion. Le téléphone fermé. Le satelitte qui fait son BEEPPPPP indiquant un nouveau message; ma répartitrice qui était inquiète de voir mon camion immobile. Je l'appela, pour me rendre compte que c'était son assistant qui la remplaçait:

Répartiteur: «Crime t'es tu mort!»
Boubou: «A veille... Ça feel pas pantoute, je sais pas ce que j'ai j'ai pas de force pantoute...»
Répartiteur: «Qu'est-ce qui se passe? Je vois le truck qui bouge pas depuis hier après-midi?»
(Ont était rendu le vendredi)
Boubou: «Je sais pas... Fièvre, mal de coeur, tousse, vision, voit pu rien... Pis je me suis chier dessus...»
Répartiteur: «Ok, je t'envoie quelqu'un ramasser le truck, toi tu te call une ambulance pis tu t'en va a l'hopital au plus criss»
Boubou: «Non non je suis correct.. ma ramener le truck»
Répartiteur: «Non, tu vas a l'hopital, t'es pas en...»
Boubou: «JE T'AI DIT MA LE RAMENER LE CALISS DE TRUCK TABARNACK C'TU CLAIR?»
Répartiteur: «Ok ok... Soit prudent par exemple...»

Ouin, je peux être tête de cochon des fois...

Je referma le téléphone. Puis les yeux... Je repris la route le samedi matin. Jusqu'au High Peaks Welcome Center où je referma les yeux quelques heures... Je repris enfin la route, cette fois avec la ferme intention de finir ce voyage une bonne fois pour toute... Rendu à Plattsburgh je téléphona à ma tante qui reste à Ste-Julie. Je lui demanda de me rejoindre au terminal de Boucherville, que je devais me rendre à l'hôpital le plus rapidement possible. Je dû la rassurer, lui disant que tout allait bien que je faisait probablement une simple petite grippe. Si seulement je savais...

Rendu à la douane de Lacolle, la douanière me dévisagea et aulieu de me demander une pièce d'identité, mes papiers ainsi que les éternelles questions elle me demanda

Douanière: «Ça va? Ta pas l'air de feeler pantoute, veux-tu je t'appel une ambulance?»
Boubou: «Non non, ma tante m'attends, je vais a l'hôpital»

Elle demanda même à son superviseur si elle devait me laisser partir. Je dû les rassurer sur mon état. Elle me laissa finalement partir et moi, trop malade, je lui demanda même pas son numéro de téléphone... Bordel pour une fois qui en avait une jeune et jolie en plus...

Les derniers 75 kilomètres fûrent les plus pénibles. Rendu au terminal je laisse le camion n'importe où, sans faire le plein, sans détacher la remorque, ni même prendre mes affaires. Je pris les papiers, les laissa au gardien de sécurité, Abdel un chic type (d'ailleurs je te salut si tu lis mon blog, je passe te voir bientôt je te le promets, j'ai pas changer mes habitudes tu sais comment je travail :D:D:D), qui me fît la même remarque que la douanière (mais il était, disons, moins joli, sans te vexer Abdel...) et comprit la situation. Je sortis, franchi la porte de sécurité, embarqua dans la voiture et à partir de ce moment là, je me souviens de rien.

Voici ce qu'ont ma raconter...

Rendu à l'hôpital Pierre-Boucher de Boucherville, j'ai attendu environ 1 heure avant de voir l'urgentologue. Ont m'isola des autres patients et ont me fît une série de test et de prises de sang. J'étais semi-conscient, presque dans un coma. Ont m'admis alors à l'urgence et ont me trouva «un lit» temporaire. Lorqu'ont me brancha le soluté avec l'antibiotique je me débatta vigoureusement, étant certain qu'ont voulait me sauter dessus pour m'attaquer. Ont dû me maitriser de force et m'attacher au lit. Je ne voyais absolument rien, ayant réussi a contracter une infection oculaire.

Le diagnostique que l'ont me donna le lendemain fût brutal: Pneumonie biolatéral atypique virale avec infection oculaire. En français docteur? Pneumonie des 2 poumons causé par un virus et en prime ma cessité était dû à une infection probablement causé par... mes excréments vous vous souvenez? C'est dégueulasse je sais mais j'avais pas les moyens de me laver les mains puis moi et le Purell... J'étais donc vulnérable. Moi, Boubou, qui n'avait jamais été malade à ce point, jamais passé plus que quelques heures à l'hôpital j'avais passé la nuit dans une urgence surpeuplé. Mais le choc final tardait...

Docteure: «Vous allez devoir être en arrêt de travail quelques jours...»
Boubou: «En arrêt? Non non je veux travailler... Je resterai pas enfermer chez nous...»
Docteure: «Écouter M.Boubou, vous êtes gravement malade et vos antibiotiques sont très puissant... Vous devez vous reposez»
Boubou: «Ok... Je vais me reposer»
Docteure: «Vous allez travailler pareil...»
Boubou: «J'ai rien dit»
Docteure: «Ok, ont vous garde»

Et voilà! Ont me trouva une chambre et je passa les 6 prochains jours dans cet hôpital. Et qui a t'il à faire dans un hôpital? Rien. Pas d'internet donc ont oublie le chat avec les copains. Pas de cellulaire donc pas de 10-4. Mes amis sont à Québec. Ma blonde également. La télé pas grand chose d'intéressant dans le jour. Vraiment mais vraiment plate. Bien sûr ma tante et ma grand-mère qui demeurait à Ste-Julie venait me rendre visite chaque jour mais tout de même... Au moins la bouffe était excellente... Oui ça se peut de la nourriture d'hôpital qui est bonne! Un régal même!

Lorsque je ressorti le vendredi après-midi je retourna chez nous, à Québec. Je passa une fin de semaine relax. Le lundi ma répartitrice prit des nouvelles et me donna un départ pour le lendemain. Je soupa avec ma blonde puis soudain un petit malaise s'empara de moi... Un petit serrement de poitrine. Vous me voyez venir? Je demanda à ma coloc si elle voulait bien venir me reconduire à l'hôpital tout près. Rendu à l'urgence j'eu à peine le temps de m'assoir que déjà ont appela mon nom à l'intercom.

Je rentra donc dans la petite pièce qui servait au triage. Ont s'informa des raisons de ma venue, je leur remetta les papiers qu'ont m'avait donner en sortant la semaine d'avant. Ont prit ma pression. Ont me regarda. Ont repris ma pression.

Infirmier: «Fais tu de la haute pression?»
Boubou: «Non...»

Il regarda ensuite le moniteur cardiaque, puis ses yeux s'écarquillèrent.

Infirmier: «Ok, ont va allez te coucher un petit peu...»

J'eu le droit à une petite balade en chaise roulante de quelques mètres. Je recommençais à perdre la carte. Ont me «coucha» sur une civière, j'entendis à l'intercom «Équipe de réanimation 2 demandé en réa» mais je n'y porta pas attention. Pas sur le moment. Environ une dizaine de personne entra dans la petite salle. Ont se précipita sur moi. 2 personnes m'enlevait mon linge, une autre faisait une prise de sang, une autre me collait des électrodes partout sur le corps, une autre branchait le soluté, un autre vérifiait les moniteurs cardiaques et ma pression lorsque 2 médécins (oui, 2 médécins) se dirigèrent vers moi. À vrai dire, seulement une pour débuter. Elle regarda le moniteur cardiaque en attendant le résultat de l'électro-cardiogramme.

Docteure: «Bonsoir M. Boubou, comment vous sentez-vous?»
Boubou: «Ça déjà été mieux disons... comme des serrements dans poitrine...»
Docteure: «Oui ont attend les résultats... Vous êtes actuellement en salle de ré-animation et...»

Je n'écouta pas ses propos... Les mots «Salle» et «de ré-animation» résonna dans ma tête. À ce moment même je porta une plus grande attention à la salle où je me situait pour remarquer qu'il y avait une autre «équipe» à côté de moi, avec un patient... Et que le docteur regarda l'horloge en prononçant les mots:

Docteur #2: «Heure du décès, 19:47»

Pour se retourner vers moi et me lancer

Docteur #2: «Bonsoir Monsieur.... (regarda le dossier) Boubou... Ne vous inquiétez pas, vous êtes entre bonnes mains...»

Ben oui. Il vient d'en déclarer un de mort pis y me dit de pas m'inquiéter!

Diagnostique? Mini-attaque cardiaque avec une embolie pulmonaire. Décidément quand je tombe malade, c'est tout ou rien... Ont me garda sous observation pour la nuit afin de m'envoyer en médécine nucléaire le lendemain matin. Soit dit en passant, le liquide qui vous font boire en médécine nucléaire ça goûte vraiment la merde... Mais vraiment...

Vous comprenez maintenant pourquoi j'étais inquiet la fin de semaine dernière...

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