samedi 12 avril 2008

Grand-Papa...

Je consultais les albums de photos de ma jeunesse. Pourquoi? Bah, honnêtement je sais pas... Je me remémorais des souvenirs, regardait l'évolution de ce petit Boubou qui aujourd'hui commence à devenir un homme. Certaines font sourire, d'autres pleurer. Il faut dire que ma mère à un très bon talent pour prendre des photos car certaines sont d'une qualité très professionnelle. Dont une en particulier, que j'ai adoré et qui ma faite à la fois sourire et pleurer.

C'est fou parfois comment des détails si lointain nous revienne à la mémoire alors qu'ont à de la misère à se souvenir de certaines choses arrivées quelques heures plus tôt. Enfin bref, la journée où à été prise cette photo (que vous pouvez voir à la toute fin) nous étions parti toute la famille, incluant le frère et la soeur ainsi que les parents de mon père, en ponton sur le lac Brome, en Estrie près de Knowlton au Québec. Nous avions pique-niquer sur le bateau et parcouru le lac durant une bonne partie de la journée. Une belle journée.

Mais là n'est pas le but de ce texte...

Bientôt, ça fera près de 12 ans que mon grand-père paternel est décédé. Cette mort ma marqué pour plusieurs raisons personnelles que je ne désire pas énuméré, j'espère que vous me pardonnerez. J'avais 10 ans à l'époque et j'étais en 4e année du primaire. Je me souviendrai à jamais de l'appel téléphonique en catastrophe de ma grand-mère sur l'heure du souper demandant de parler à ma mère de toute urgence. C'est mon frère qui avait répondu à l'appel et nous finissions à peine de souper. Ma mère devait quitter travailler. Elle quitta effectivement la maison mais pas pour les mêmes raisons. Sans rien nous dire à moi et mon frère, c'est compréhensible. Cependant, moi et mon frère, alors âgé de 6 ans, nous nous doutions que quelquechose se passait, mais quoi. Je me souviendrai à jamais des mots de mon frère:

«Boubou, je pense qu'il est arrivé quelque chose à grand-papa... Je le sens... J'ai mal...»
«Moi aussi frérot... Je sens qui se passe quelque chose et j'ai peur»

Nous l'ignorions à cet instant précis mais nous avions raison. C'est curieux comment les enfants peuvent ressentir certaines choses n'est-ce pas?

Notre gardienne, j'ignore si elle savait ce qui se passait ou non, fût dépêché en catastrophe. Elle tenta tant bien que mal de nous divertir du mieux qu'elle pouvait mais en vain. Nous nous sommes couché très tôt ce soir là, plus tôt qu'a l'habitude.

Le lendemain matin lors de notre réveil nos parents nous rencontrèrent dans le passage des chambres en haut de la maison. Mon père les yeux rougis, les larmes aux yeux, était incapable de nous annoncer la nouvelle. Je ne l'avais jamais et je ne l'ai jamais revu dans un tel état. Ma mère manquait de mots également. Instinctivement nous sommes également parti à pleurer. Nous avions compris. Seulement mon frère osa demander une confirmation:

«C'est grand-papa... C'est ça?»

Ma mère hocha d'un signe d'un tête, dans l'affirmative.

Ce fût probablement le réveil le plus brutal de ma courte vie. Juste à y repenser et je vous avouerai que les larmes me remontent aux yeux. Ok, ressaisis toi Boubou, tes lecteurs veulent partager ta peine... Cette journée fût excessivement pénible. D'abord se diriger vers l'école afin d'annoncer à la maîtresse que je serai absent pour les prochains jours. Ensuite se diriger vers la maison de ma grand-mère, nouvellement veuve. La famille était réuni au complet. Le téléphone sonnait mais personne ne voulait répondre. Ont se regardaient tous, sans dire un mot. Ma mère ainsi qu'une de mes tantes s'occupèrent de certaines dispositions, laissant les enfants du défunt avec leur mère. Puis vint l'exposition.

Je me souviendrai de ces jours pénibles. J'étais à la gauche de ma grand-mère, sur mon petit tabouret, accueillant les sympathies des gens. Plusieurs centaines de personnes d'ailleurs, c'était hallucinant pour un jeune de mon âge de voir autant de gens influents défilé devant nous. Il est important de préciser que mon grand-père était un homme d'affaire important de la région à la retraite depuis plusieurs années. De souvenir le maire ainsi que les deux députés du comté sont venu faire un dernier salut ainsi que plusieurs hommes d'affaires, anciens employés et collègues. Des gens que je n'avais jamais vu ou pratiquement jamais vu mais qui eux me connaissait. Parfois c'est à se demander pourquoi il faut des évènements de ce genre pour rassembler les gens. La quantité de fleurs était également incroyable dont une couronne impressionnante au-dessus du cercueil avec le logo et l'ancien nom de la compagnie de mon grand-père, toujours en opération sous une autre appellation. Puis ce fût le tour des funérailles.

Une église pleine à craquer comme j'en avais rarement vu. Encore une fois plusieurs centaines de personnes s'étaient réunis sous un ciel gris et menaçant. Je vous avoue que cette célébration (d'ailleurs pourquoi appel-t'on une célébration les funérailles d'une personne si cher qui disparaît?) me fût insoutenable et très longue. Je fît un hommage à mon grand-père, un hommage saisissant qui fût surprenant et accueillit avec une ovation à la fin. Un texte que j'avais écrit moi-même afin de saluer mon grand-père et je dois vous avouer que si j'avais un air déterminé et confiant devant cette foule la nervosité, elle, m'avait envahi. Lorsque celle-ci fût terminée et que le cortège retournait vers le corbillard, la pluie commença à s'abattre. Une pluie froide et lugubre. Une pluie de printemps. Les gens défilèrent donc dans leur voiture devant la tombe du défunt au cimetière.

La perte tragique de mon grand-père alors que j'étais encore très jeune à marqué ma vie. J'étais très proche de lui et nous faisions régulièrement des activités ensemble. Nous lavions sa voiture, il nous invitait à se baigner chez eux. Nous jouions au mini-golf, allait manger une crème glacée ou simplement passé du temps ensemble. Durant les vacances d'été c'était mon gardien préféré et il adorait s'occuper de nous.

Il n'a pas vu mon entrée au secondaire mais dans le fond je sais qu'il était présent. Il n'était pas présent physiquement lors de plusieurs épreuves difficiles mais je sentais sa présence, je savais que d'en haut il me regardait. Chaque fois que je réussissais quelque chose je sais qu'il était fier de moi. Je sais qu'aujourd'hui il me regarde foncer et réussir dans la vie. Je sais qu'il est fier de moi et des obstacles que j'ai su surmonter au cours des dernières années.

Grand-papa tu me manques...

Ton petit-fils



Grand-Papa (Novembre 1927 - Mai 1996)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ciboulot boubou, je connais nullement ta famille mais juste a te lire la dessus je te jure que j,avais les yeux plein d'eau... et la photo à la fin bin ça couler. :s